C’est sur la plus haute de ces buttes, à 176 mètres d’altitude, que la ville de Cassel s’élève. Sa Grand’Place, son architecture, son moulin et ses rues pavées en font un charmant village typique de la Flandre française. Après avoir visité la ville, prenez la route de Dunkerque et quelques centaines de mètres plus loin, vous verrez sur votre gauche, la nouvelle brasserie artisanale de Cassel, la brasserie Zannekin. Son nom rappelle la mémoire de Nicolas Zannekin qui, en 1328, réussit à soulever les paysans flamands alors que la France et la Flandre étaient en guerre. Zannekin, voulant l’indépendance de la Flandre, est aujourd’hui considéré par les Flamands à l’égal de Jeanne d’Arc pour les Français.

Mais revenons au tout début de l’année 2000. C’est à cette période que Frédéric Bogaert s’installe dans une ancienne menuiserie au pied du mont Cassel. Après avoir travaillé presque vingt ans dans le transport maritime, ce dunkerquois décide de se lancer dans ce qui n’était auparavant qu’un loisir : la bière. Sans être brasseur de formation, cet humaniste a réussi, à force de travail et de lectures interminables, à mettre sur pied une véritable brasserie artisanale. En effet, ce n’est que depuis le milieu de l’année 1998 qu’il brasse en amateur dans sa cuisine. En seulement un an et demi, il réalise quelques 126 brassins dans ses marmites et autres dames-jeannes... A la fin de cette période, il ouvre sa propre brasserie. Il fut d’ailleurs récompensé par un prix au FIBA (Festival International de la Bière Artisanale) à Sainte-Marie Cappel en 1998. Par la suite, un stage à l’IFBM de Nancy (Institut Français des boissons et de la Brasserie Malterie) et dans un centre de formations brassicoles à Bruxelles, lui permettent de franchir le pas. Désormais, sa nouvelle « cuisine » s’est agrandie et possède aujourd’hui une cuve matière et une cuve de filtration de 10 hl, ainsi que six cuves de fermentation de 20 hl chacune. S’ajoute à ce système de type Packo, une chaîne d’embouteillage et d’étiquetage. Si la brasserie a été mise en place en janvier-février 2000, les premières bouteilles produites n’ont été commercialisées qu’avant l’été de cette même année.

Deux autres bières s’ajoutent à cette première fabrication, une ambrée et une brune. L’ambrée est une bière de fermentation haute de 6% d’alcool, comme pour la blonde. Elle se caractérise par une couleur pêche-abricot relativement clair pour une bière ambrée, un nez bien houblonné et une sensation aqueuse en bouche.

(Description un peu plus détaillée : Blonde ou Ambrée)

La brune, quant à elle, offre aux yeux des amateurs une jolie robe dans les tons de rouge ; le nez offre des odeurs de cassonnade et une légère amertume se ressent en bouche. Pour le moment, cette dernière née de la brasserie manque encore un peu de caractère, mais devrait évoluer dans les prochaines semaines. Néanmoins, il est probable que de nouvelles bières verront le jour et que la production se stabilisera avec l’aide d’un maître brasseur belge qui assiste Frédéric Bogaert depuis la mi-mars.